Terre des Chardons
Un domaine en polyculture
Entre le Rhône et Nîmes, le Domaine Terre des Chardons est un domaine qui produit des vins à la typicité affirmée, mais aussi de l’huile d’olive, de la salade, des épinards, des melons, des courgettes… Le tout en biodynamie. Un modèle peu courant, mais qui fonctionne, comme l'explique son propriétaire, Jérôme Chardon.
Comment en vient-on à la polyculture ?
Originaire de Touraine où elle cultivait des arbres fruitiers, la famille Chardon a racheté le domaine en 1983. L’exploitation était orientée principalement sur la culture de la pêche avec un peu de maraîchage, ce qui la rendait vulnérable aux crises fruitières. D’où l’intérêt d’une plus grande diversité des cultures, une production pouvant rattraper l’autre. C’est pourquoi nous avons développé l’activité maraîchère puis planté des oliviers et de la vigne à partir de 1999. Le premier millésime date, lui, de 2002.
Aujourd’hui, quelles sont les cultures présentes dans le domaine ?
Nous avons huit hectares de vignes, en Syrah, Grenache noir et Clairette, et autant d’oliviers. Nous produisons aussi près de deux millions de salades par an, des épinards, de la cébette ainsi que plusieurs dizaines de tonnes de tomates, de melons, de courgettes et de courges. Voici deux ans, nous avons dû nous résoudre à arracher la plupart des abricotiers et des cerisiers car leur exploitation était structurellement déficitaire.
Comment est organisée la vie du domaine ?
Nous avons entre dix et quinze personnes à l’année car chaque culture a son propre calendrier. Toutes ont une spécialité mais toutes sont capables d’intervenir sur l’ensemble de nos cultures. Disposer d’une telle équipe, ce que ne permet pas la monoculture de la vigne, qui a des besoins en personnel qui diffèrent fortement selon le moment de l’année, est une vraie chance, surtout en biodynamie. Comme nous favorisons les pratiques manuelles, réalisées au bon moment, pour la taille, l’ébourgeonnage ou le relevage par exemple, nous pouvons réagir très vite et en nombre. Néanmoins, la polyculture demande parfois de jongler avec les emplois du temps, comme en septembre, quand les vendanges tombent en même temps que les premières plantations de salades !